Analog Wellness, quesaco ? - Umanz

Analog Wellness, quesaco ?

Analog Wellness, quesaco ?

 

 

Un jour il fallut nommer les plaisirs simples…

Cela devait arriver. Après le succès du NOMO, les erreurs, les passages en force et les produits dégradés des evil twins Zuck & Musk, un brin de nostalgie déclenchée par les soirées “sans enjeux” des années en 1990 et l’intense besoin d’hyperphysicalité post-covid, il était naturel que tout ce qui est analogique devienne rare, premium et désirable.

La tendance Analog Wellness a été consacrée tendance n°1 lors du Global Wellness Summit au point que sa vice-présidente Research Beth McGroarty, a baptisé 2025, l’année de “La grande déconnexion”.

34% des membres de la GenZ ont quitté les réseaux sociaux et 62% seraient prêts à en limiter l’usage. Il semblerait que les jeunes générations digital natives perçoivent désormais avec une acuité quasi-physique les mécanismes invisibles de l’addiction algorithmique et les rejettent désormais en masse.

“Je ressens cette sensation de manipulation… cette impression d’addiction avec Internet, le fait qu’il ait pris le contrôle de nos vies », ajoute Beth McGroarty. « Il y a une rébellion bien plus forte contre cela.”

Au point de l’indigestion ? Selon elle, nous ingérons 74 Gigabytes d’information chaque jour. L’équivalent de qu’un adulte absorbait il y a 500 ans…dans toute une vie.

Le besoin d’un bouton pause, physique et métaphysique

Nous sommes littéralement en Burn Out Digital, ce qui explique en partie la nostalgie analogique qui fait le succès du Reddit R/Nostalgia, des soirées We are the 90’s dans les grandes capitales ou des milliers de vidéos TikTok expliquant comment faire une soirée des années 90 ou recréer des anniversaires “comme dans les années 1990” sans oublier la renaissance inattendue de l’Otium.

En bref, la nostalgie “No phones, just vibes” d’une époque où “les gens se regardaient encore dans les yeux.” Une Hard Nostalgia, qui fait renaître toute une coterie de produits analog friendly comme les dumbfones, les flip phones, les cassettes, les vinyles ou les Tamagotchis.

La montée en puissance de l’Analog Wellness parle aussi d’un désir de découper le temps en tranches physiques, avoir une séparation plus nette entre la vie de bureau et la vie privée alors que les mêmes apps nous gluent dans le même continuum.

Un rejet de la greffe algorithmique

En bref, toute une génération casse de nouveau les codes, comprend que sa vie n’est pas un KPI ou un mix de comportements destinés à alimenter en data, les machines à outrance -et à faire consommer- que sont devenus la plupart des réseaux sociaux.

L’analog wellness est intrinsèquement liée à la tendance #PostPerf dont je vous parle depuis des mois (cf. Wasting time as a Status Symbol). Elle révèle aussi cette aspiration salutaire à retrouver les chemins d’une joie plus naturelle et non performative.

In fine, l’Analog Wellness aux côtés du mouvement dé-influenceurs est un signal faible et une réaction de rejet d’une génération dotée d’une protection naturelle et instinctive contre tout ce qui vient artificiellement exciter les amygdales et ouvrir à coup de hache les vannes de cortisol.

C’est à fois une révolte lucide face aux ravages de la dé-réalisation, un regret du Joy-of-being-human C’est aussi une aspiration puissante à surgir que l’on retrouve dans “make something heavy” d’Anu Atluru.

Élevée aux Apps, aux nudges, et à la gamification, consciente des pactes faustiens du venture Labor, les nouvelles cohortes semblent de plus en plus immunisées face aux Dark Patterns.

Une nouvelle génération éclairée casse de nouveau les codes et se déclare prête à “laisser les agents AI consommer le Slop AI, acheter pour nous mais surtout nous laisser revenir à la nature et au vrai.”

Un rejet naturel de la greffe algorithmique en quelque sorte.