Nina Bataille (Human Intelligence) : “Le secret des fratries heureuses, c’est le temps” - Umanz

Nina Bataille (Human Intelligence) : “Le secret des fratries heureuses, c’est le temps”

Nina Bataille, professional coach and speaker. Paris, June 25, 2018 / Nina Bataille, coach professionnelle et conférencière. Paris, 25 juin 2018.

Que de tensions dans les fratries mais que de bonheurs aussi ! Nina Bataille, coach professionnelle et auteur de Frères et Soeur de la rivalité à la complicité  (Editions Larousse) a accepté d’aider Umanz à démêler le noeud des fratries en quatre questions :

Umanz- Qu’est-ce qui a changé dans les fratries ?

Nina Bataille :  Nous sommes dans des familles de moins en moins nombreuses. A 1,87 enfants par famille on assiste sur les générations Millennial ou Z à des comportements plus individualistes chez les enfants. Or, souvent ces enfants ont besoin de se projeter des tâches collectives et de réapprendre des modes de partage en communauté.

En revanche ce qui n’a pas changé c’est la jalousie entre frère et soeur qui reste souvent l’un des challenge des parents chaque enfant veut savoir pourquoi il est aimé et ce qui le rend “aimable”.

Umanz- Justement qu’est-ce qui a changé chez les parents ?

Nina Bataille : Ce qui est positif sur les nouvelles générations de parents c’est qu’ils sont plus bienveillants et plus disposés à porter les enfants dans ce qu’ils sont et dans leurs projets. Ce qui reste à améliorer c’est que dans les familles réduites, les parents ont tendance à mettre les enfants “sous cloche” et  sont plus protecteurs. Il arrive que parfois que ces fratries manquent de cadre et que ces parents peinent à imposer des limites.

Umanz – Que conseillez vous aux parents face aux tensions dans la fratrie ?

Nina Bataille : Tout d’abord il faut comprendre que les disputes sont naturelles. Très souvent les tensions viennent des parents car sans s’en rendre compte parfois ils comparent, valorisent un enfant plus un que l’autre c’est le fameux tabou de l’enfant préféré.

Il faut donc faire attention et il est important de passer du temps individuel avec chacun de ses enfants car c’est dans la banalité qu’il se passe le plus de chose. Il faut autant que faire se peut revendiquer un droit à la déconnexion entre 19 et 21h, y compris auprès des entreprises. Le secret des fratries heureuses c’est le temps.

On peut aussi apprendre à ses enfants  des techniques de médiations et aussi à se mettre à la place des autres. Il s’agit dans un conflit d’essayer de comprendre et aussi de faire comprendre comment chacun se sent.

Enfin, si il faut naturellement intervenir si il y a insulte ou coups, il faut au maximum essayer d’autonomiser les enfants en les encourageants à trouver des solutions. L’équilibre c’est un apprentissage permanent…

Umanz – Vous plaidez également pour un retour des rites, pourquoi ?

Nina Bataille : Les rites familiaux sont de la colle ! Ils soudent la famille, son identité et ses codes.

Il y a dans les rites une régularité, une sécurité  qui rassure. “On sait que ça revient”…Pour les familles, le temps qui revient est quelque chose de fondamental…

Ces rites sont d’autant plus efficaces si tout le monde y participe dans un projet collectif et régulier. “Forcez les de bâtir ensemble et ils seront frères” nous rappelle Saint Exupéry dans Citadelle