“Nous avons colonisé le futur et les générations futures ne sont pas encore là pour challenger notre héritage”
Être un bon ancêtre, selon Roman Krznaric auteur d’un livre sur le sujet, c’est savoir penser à long terme et prendre les bonnes décisions pour les générations futures. C’est donner une voix présente à ceux qui ne peuvent s’exprimer aujourd’hui.
Dans les prochains 200 années, 10 milliards de nouvelles personnes naitront sur terre, quels regards porteront elles sur nous ?
Evaluer
Comment guérir le futur ? Pour Roman Krznaric, les bons ancêtres sont avant tout des rebelles du temps.
On les retrouve parmi les architectes Japonais du “design métabolique” ou dans le principe des décisions à 7 générations pratiquées par de nombreuses tribus amérindiennes. Le but : établir une pensée longue visant à dépasser les mirages de la réflexion politique électoraliste à court-terme.
Concrètement, les Japonais du mouvement du futur design travaillent de la façon suivante : “Les habitants sont invités à des réunions publiques pour discuter et élaborer des plans pour les villes où ils vivent. Ils commencent par discuter des problèmes du point de vue d’un habitant actuel. On leur remet ensuite des robes jaunes de cérémonie et on leur demande de s’imaginer en tant qu’habitants en 2060.”
Le résultat ? Le groupe “2060” prend des décisions beaucoup plus innovantes et audacieuses en termes de système de santé ou de politique climatique.
La défense des droits futurs
Des mouvements inspirés de la notion de “Bon ancêtre” comme le Children Trust, défendent les droits des générations futures via un recours contre le gouvernement américain. Le célèbre cas Juliana V. Us government
En France l’affaire du siècle adopte la même démarche. Cette défense légale des générations futures fait également des petits en Ouganda, en Hollande, au Pakistan et en Colombie.
Les prochaines étapes : établir des droits moraux pour la nature et l’inviolabilité de certains sites et richesses naturelles : La rivière Whanganui en Nouvelle Zélande, Le Gange et le Yamuna en Inde,
On retrouve également la logique de Good ancestor dans la réserve mondiale des semences du Svalbard en Norvège. Cette “« Chambre forte mondiale de graines » soutenue par le Le Global Crop Diversity Trust et la Gates fondation contient à ce stade, sous une montagne de grès à 120 mètres de profondeur, près de 1 million de graines d’espèces alimentaires telles que le maïs, le riz, le blé, le niébé, le sorgho, l’aubergine, la laitue, l’orge et la pomme de terre. Le building est conçu pour durer plus de 1000 ans.
Prendre soin de l’endroit qui prend soin de mes enfants
Les principes du Good ancestor sont simples et inspirés de la spécialiste du Biomimétisme de Janine Beyus : retenir les grandes leçons de 3,8 milliards d’années d’évolution des écosystèmes ou d’espèces vivant sur terre depuis plus de 10.000 ans. Une leçon simple : « ne pas détruire son nid ».
En bref les deux principes du Good ancestor sont d’allonger le temps et de régénérer l’habitat.
Se décaler
In fine, pour permettre de surmonter la fameuse et redoutable “tragédie des futur” la notion de Good ancestor implique une ouverture et une capacité a réévaluer ses principes, ses convictions et ses opinions. Comme l’explique le psychologue Adam Grant : « Penser plus loin ne signifie pas toujours que vous devez changer d’avis, mais cela signifie que vous êtes ouvert à la possibilité de réexaminer et de reconsidérer vos pensées et vos croyances. “