Umanz Interview, Axel Dauchez (Make.org) : “la seule manière d’ancrer la valeur économique c’est d’avoir une contribution sociétale nette” - Umanz

Umanz Interview, Axel Dauchez (Make.org) : “la seule manière d’ancrer la valeur économique c’est d’avoir une contribution sociétale nette”

“J’ai décidé de passer de l’aventure, à l’engagement.” Axel Dauchez, ancien CEO de Deezer, a lancé Make.org une plateforme de mobilisation citoyenne, pionnier français de la Civic Tech il y a deux ans.

Il a accepté de répondre aux questions de la Umanz Interview :

Umanz- Présentez vous sans utiliser de titre ?

Axel Dauchez : Je suis père de trois enfants et ce qu’on essaye de faire chez Make c’est transformer positivement la société.

Umanz- Que vouliez vous faire quand vous étiez petit ?

Axel Dauchez : Chercheur en biologie, puis après avoir disséqué une mouche, chercheur en physique puis en Mathématiques.

Umanz- Qu’est-ce que vos parents vous ont appris ?

Axel Dauchez : De mon père l’élégance du comportement, et une vertu suprême que je n’applique pas mais qui m’aide : il ne connaissait pas l’ironie. Du côté de ma mère, la détermination que j’apparente au grand jeu.

Quand je joue, je joue sérieusement

Umanz- Quel est votre meilleur moment professionnel ?

Axel Dauchez: Il y en a 3 un lointain quand on a lancé Deezer dans 120 pays. Le deuxième quand on a clôt le 1er Vivatech. Et fin mars, quand on a réuni au parlement Européen tous les groupes politiques et toutes les ONG de 28 pays…

Umanz- A quoi avez vous renoncé ?

Axel Dauchez : A la nonchalance et à la solitude. A partir du moment où tu as une logique d’engagement tu dois accepter un champ de contrainte. Il faut être “on duty“ dans tous les quartiers de vie. Et si tu n’y prends pas garde tu abîmes ta compassion.

Umanz- Que feriez vous si vous deviez changer de métier ?

Axel Dauchez : Architecte, urbaniste même.

Umanz- Quelle leçon de vie aimeriez vous transmettre à vos enfants ?

Axel Dauchez : La gestion de l’échec.

Umanz- Une lecture qui vous a bouleversé ?

Axel Dauchez : L’écriture ou la vie de Jorge Semprun,

Umanz- Qu’est ce que vous ne savez pas ?

Axel Dauchez : Je ne sais pas baisser le volume. J’ai l’impression d’être toujours en impression, toujours trop présent.

Umanz- Qu’avez vous appris cette année ?

Axel Dauchez: J’ai appris qu’il était plus efficace d’engager ton entreprise par les questions que tu poses que par la réponse que tu donnes.

Umanz- Qu’est-ce qui vous inquiète ?

Axel Dauchez : C’est une question très concrète et très prégnante : qu’on ne soit pas au braquet sur l’évolution des sociétés. On est un réintermédiateur, on veut recréer le lien. Mon inquiétude est qu’on y arrive pas face à l’hyper fragmentation et la perte de lien actuelle.

Umanz- Qu’est-ce qui vous rend optimiste ?

Axel Dauchez : Deux choses : la gigantesque volonté des gens de s’investir dans l’environnement qui répond en vase communiquant à la volonté stratégique des entreprises qui doivent justifier leur existence par une contribution sociétale

Les forces derrière ces mouvements sont absolument gigantesques. 70% des Comex que j’ai rencontré sont persuadés de cela. De cette nécessité d’une logique contributive pour produire de la sustainable économic value. Les grands groupes comprennent que la seule manière d’ancrer la valeur économique c’est d’avoir une contribution sociétale nette.

Umanz- Quelle est votre phrase préférée ?

Axel Dauchez :“Toute stratégie préservatoire est délétère”

Umanz- Comment voyez vous le futur de l’économie positive ?

Axel Dauchez : Le mouvement de force est la logique symbiotique :  entreprise , individu, société, état…Cette vague de fond pousse irrésistiblement à trouver une manière nouvelle d’équilibrer les enjeux et de mieux comprendre, mesurer et articuler les externalités sociétales.