Interview : Claire Chouraqui  (Dream Act) : “Les marques éco-responsables sont aussi des marques de confiance” - Umanz

Interview : Claire Chouraqui  (Dream Act) : “Les marques éco-responsables sont aussi des marques de confiance”

Interview : Claire Chouraqui  (Dream Act) : “Les marques éco-responsables sont aussi des marques de confiance”
Diane Scemama (à gauche) et Claire Chouraqui (à droite) fondatrices de DreamAct

“Il manquait une plateforme pour mutualiser la communication et la commercialisation des marques engagées.”

Trois ans après sa création, Dream Act, marketplace de la consommation éthique et responsable, réunit plus de 500 créateurs et plus de 60.000 visiteurs par mois.

Dream Act vient de compléter un second tour de table de 400 000€  auprès de INCO et de LITA.

Claire Chouraqui, 27 ans co-fondatrice du site créé en 2016 aux côtés de Diane Scemama a accepté de répondre aux questions de Umanz :

Umanz –  Qui sont les Shoppers durables ?

Claire Chouraqui : On est très éloigné du stéréotype du Bobo Parisien car nous réunissons en majorité des femmes (65%) qui se répartissent sur l’ensemble du territoire dans une moyenne d’âge 25-40 ans. Les shoppers durables qui viennent sur Dream Act sont soit déjà convaincus, et engagés, soit des personnes qui commencent à se sensibiliser à la consommation responsable mais qui débutent dans leur cheminement.

Umanz – Qu’est-ce que le commerce durable ?

Claire Chouraqui : Le commerce durable réunit  les créateurs et les distributeurs de produits qui s’attaquent à un problème social ou environnemental sur l’ensemble de la chaîne de valeur : du sourcing des matériaux en passant par la fabrication, à la livraison… Le commerce durable cherche à garantir un prix juste à toutes les parties prenantes de cette chaîne de valeur, client final inclus.

Umanz – Quels sont vos best sellers sur Dream Act ?

Claire Chouraqui : nos clients s’intéressent particulièrement à la mode éthique, à la cosmétique naturelle et souhaitent contribuer à réduire leurs déchets. Parmi nos produits qui plaisent le plus, on trouve aussi bien des shampoings solides de chez Pachamamaï, que de la maroquinerie alternative ou équitable (Rive droite, Inaden) et des paires de chaussures intemporelles comme celles de Jules & Jenn qui expliquent la composition de leur prix en toute transparence.

Umanz : A l’époque du discount perpétuel quelle est la tolérance et l’élasticité prix acceptable pour les produits durables  ?

Claire Chouraqui : on a tendance à penser que la mode éthique est forcément plus chère que la mode classique. C’est faux. Nous avons d’ailleurs créé un petit quizz, éthique ou pas éthique qui prouve que la différence de prix est bien souvent un préjugé, dès que l’on cherche un vêtement ou objet de qualité.

Si l’époque est au discount perpétuel, elle est aussi à la recherche de plus de vérité et de transparence de la part des marques. Par exemple, dans l’agroalimentaire, 9 français sur 10 expriment un besoin de transparence et nous sommes convaincues que le mouvement ne s’arrêtera pas à un secteur de consommation.

Il  y a encore un énorme travail de sensibilisation à faire sur le durable et le prix juste. Car les produits éthiques et durables ont une durée de vie bien supérieur au T-Shirt à 5 euros de la fast fashion.

Umanz : Qu’est-ce qui vous a surpris dans l’économie des marques durables depuis le lancement de Dream Act ?

Claire Chouraqui : L’incroyable dynamisme du secteur couplé à la prise de conscience citoyenne. Des dizaine de marques durables se lancent tous les mois.

L’autre surprise est la différence de marge entre les structures de la fast fashion qui comprime son écosystème et celles de la mode éthique dans lequel les marges sont plus faibles car les fournisseurs sont mieux rémunérés.

La place pour le marketing et la pub est forcément plus faible. Cela nous pousse à être plus agile en matière de bouche à oreille.

Umanz : Comment voyez vous l’avenir des produits et des marques durables ?

Claire Chouraqui : L’avenir du secteur est très prometteur car l’engagement citoyen monte en puissance. La sensibilisation à la consommation responsable et l’état de la planète amènent les consommateurs citoyens à demander plus d’autres façons de fonctionner et à se tourner vers des marques éco-responsables. Les marques éco-responsables sont aussi des marques de confiance.

Je note d’ailleurs que le secteur se professionnalise. En plus des marques artisanales créées par passion et souvent en mode unipersonnel, de nombreuses marques de mode et de cosmétique durables émergent et deviennent des entreprises florissantes. Cela permet d’avoir une qualité de produit et de service qui grandit également, et qui crée un cercle vertueux en faveur du commerce durable et éco-responsable.