Kalyani Tupkary est designeuse. Elle est aussi fascinée par les objets de temps. Elle est l’auteure du magnifique essai et méditation : « Objects of Time » qu’elle nous a autorisé à reproduire sur Umanz.
Les horloges et les calendriers jouent un rôle fondamental dans l’établissement de nos rythmes quotidiens, façonnant notre conscience de la temporalité. Mais ces outils ne sont pas neutres. Ils sont le produit d’une perspective biaisée selon laquelle le temps est linéaire. Ils codifient des valeurs et des comportements tout en occultant les politiques temporelles intégrées dans leur représentation. Après tout, la façon dont nous représentons le temps influe sur la façon dont nous le conceptualisons.
Alors que le calendrier actuel est une abstraction mathématique, notre expérience vécue du temps est divergente. Pourtant, nos calendriers numériques modernes encadrent l’expression du temps par le biais d’une programmation « intelligente », d’une organisation, d’une planification, d’une synchronisation rapide, de listes de choses à faire et d’un suivi des progrès. Le résultat conceptuel direct est que le temps devient objectif, universel et inerte au lieu d’être subjectif, pluriel et malléable.
L’imposition mondiale du calendrier grégorien a dénigré les calendriers indigènes et a exigé l’étalonnage de divers sens du temps en fonction de la notion de temps du colonisateur. De même, les calendriers « intelligents » d’aujourd’hui aplatissent les autres sens du temps à cet ordre centralisé. Mais plus nous nous synchronisons avec le « temps standard », plus nous nous désynchronisons avec notre propre corps et le monde qui nous entoure.
Et si nos calendriers numériques pouvaient soutenir l’intuition, l’anticipation ou l’attention ? Après tout, les calendriers sont des outils « conçus ». Ils peuvent donc être repensés.