Et si nous cherchions un futur plus profond derrière le cycle incessant de gadgets ?
Le 02 décembre, une série de designers, experts des médias, journalistes, auteurs, concepteurs d’algorithmes s’alignaient derrière la Tribune d’Annalee Newitz, journaliste et écrivaine, dans le New York Times.
Leur conclusion : “Facebook et Twitter implosent lentement. Et avant qu’ils ne meurent nous devons penser à un futur après le social media et préparer ce qui viendra.”
Leur aspiration ? Des endroits sains pour interagir, la recherche de consensus, des débats civils au delà du flux toxique et algorithmisé des théories du complot. Des lieux où la qualité de la curation retrouverait toute sa valeur.
Bien sur, cette vague de nouveaux médias a besoin de nouveau business models pour sortir de la pub et de l’extraction de data industrielle
Certains vont plus loin, Safiya Umoja Noble suggère que les grandes plateformes tech pourraient “mettre des limites sur la vitesse de circulation et de mise en ligne du contenu.” Une idée complexe à mettre en oeuvre.
Éloge de la enteur à l’âge de l’accélération
Le but de cet éloge de la lenteur à l’âge de l’accélération ? Permettre aux modérateurs et éditeurs de revoir les contenus et remettre les humains à l’avant de l’appareil et de l’histoire.
Irréaliste et naïf, diront certains, mais de plus en plus de concepteurs d’algorithmes réalisent aujourd’hui -même dans la silicon valley- que nous avons besoin d’humains pour maintenir les espaces digitaux que nous voulons pour nous et les futures générations.
Nous avons des siècles de maîtrise et d’expérimentations dans la mise en place d’espaces physiques sains où les communautés peuvent encore interagir d’une manière décente et constructive.
Idéalement, un slow media émulerait comment les humains cherchent et sélectionnent l’information dans leurs rapports entre personnes et comment fonctionnent les débats dans une société démocratique. Cela implique, une gouvernance, une détection et une écologie “peer to peer” des Fakes et de la désinformation mais aussi la capacité à constituer des espaces communs où circule la confiance.
Le futur des espaces publics est à ce prix. “Nous avons déjà créé des démocraties sur du chaos. Nous pouvons le refaire” conclut Annalee Newitz.