Comprendre les moutons
Voici une des anecdotes préférées de Charlie Munger, célèbre investisseur de Berkshire Hattaway :
“Un enseignant pose une question à une classe : Il y a dix moutons dans un enclos. L’un d’eux saute, combien en reste-t-il ? Tout le monde, sauf un garçon, dit qu’il en reste neuf.
Un garçon a dit qu’il n’en restait aucun. Le professeur a dit : « Vous ne comprenez pas l’arithmétique » et il a répondu : « Vous ne comprenez pas les moutons.”
Non court, Oui long
L’acteur Matthew McConnaughey a adopté un schéma original de prise de décision. Sur les projets de films, il donne soit un Quick No ou un Long Yes.
Ses “Non” sont donc rapides en revanche, pour les oui qui méritent réflexion, il va peser le pour et le contre pendant deux semaines avant de dire Oui.
Aller chercher le goût
Et si la relation entre deux ingrédients pouvaient capter un goût supérieur.
C’est ce qu’explique Ryoko Sekiguchi dans Nagori, la nostalgie de la saison qui s’en va :
« Il y a une expression en japonais, « aji wo mukae ni iku », qui pourrait se traduire par « aller chercher un goût ». En cas de rencontre véritable entre deux ingrédients, il arrive que l’un aille « chercher le goût » de l’autre, pour en extraire la meilleure part.
Pour peu que l’échange soit mutuel, on pourra découvrir une saveur qui n’existait pas tant que les ingrédients menaient leur vie séparément.»
Les Heures Ordinaires
Et si le secret d’une vie réussie consistait à trouver la joie dans les heures ordinaires
Il y a une vraie poésie et une profonde vérité dans les Heures Ordinaires.
Les Heures Ordinaires sont une expression de Haemin Sunim, un moine coréen voici ce qu’il en dit :
“Il y a beaucoup plus d’heures ordinaires que d’heures extraordinaires dans la vie. Nous faisons la queue au supermarché. Nous passons des heures à nous rendre au travail. Nous arrosons nos plantes et nourrissons nos animaux de compagnie. Le bonheur consiste à trouver un moment de joie dans ces heures ordinaires.”
La parabole des trombones
Voici une petite parabole d’ingénieur rapportée par le CEO de Tailscale, Avery Pennarun :
Dans une école d’ingénieur un professeur demande à ses élèves de placer sur une courbe de Gauss au bout de combien de fois des trombones décortiqués et manipulés par les élèves cassent.
Certains cassent au bout d’une ou deux fois, d’autres parfois, au bout de 20 tentatives. Mais…la leçon n’est pas là, elle est dans le commentaire du professeur sur le métier d’ingénieur en particulier et sur les risques en général :
“Personne au monde ne sait comment fabriquer un trombone qui ne se cassera jamais. Nous pouvons en fabriquer un qui se plie mille fois, ou un million de fois, mais pas un qui puisse se plier éternellement. Et personne ne construit un trombone qui peut se plier mille fois, parce qu’il serait plus cher qu’un trombone ordinaire et que personne n’en a besoin.
Le métier d’ingénieur ne consiste pas à construire un trombone qui ne se cassera jamais, mais un trombone qui se pliera suffisamment de fois pour que le travail soit fait, à un prix raisonnable, en quantités suffisantes, à partir de matériaux accessibles et dans les délais prévus.
L’ingénierie, c’est savoir que, quels que soient vos efforts, une fraction de vos trombones se cassera après un seul pliage, et ce n’est pas votre faute, c’est ainsi que fonctionne la réalité, et c’est à vous de l’accepter, de savoir exactement de quelle fraction il s’agit et de construire en fonction de cela, car si vous faîtes mal votre métier d’ingénieur, des gens vont mourir.
Mais le pire, c’est que même si vous faites bien votre travail d’ingénieur, il arrive que des gens meurent. En tant qu’ingénieur, vous allez absolument faire des compromis en rendant les choses moins chères en échange d’une probabilité plus élevée que des gens meurent, parce que la seule alternative est de ne pas faire les choses du tout.
Dans le monde réel, le taux d’échec n’est jamais nul, même si vous faites parfaitement votre travail.”