Il y a ceux – bienheureux – qui peuvent vivre leur vie sans éprouver le moindre besoin d’y ajouter quoi que ce soit – un effort « créatif » quelconque ; et il y a ceux – maudits ? – pour qui l’activité de leur cerveau et de leur imagination est primordiale. Pour ceux-là, le monde peut être infiniment riche, gratifiant et séduisant – mais il n’est pas primordial. Le monde peut être interprété comme un présent, que l’on ne mérite qu’à condition d’avoir créé quelque chose qui le dépasse.
Joyce Carol Oates (J’ai réussi à rester en vie)