Et si l’on parlait de fatigue compassionnelle ? - Umanz

Et si l’on parlait de fatigue compassionnelle ?

Et si l’on parlait de fatigue compassionnelle ?

Diagnostiquée pour la première fois chez les professionnels de santé, la fatigue compassionnelle – résultat d’un outrage permanent et d’un cycle de news sans fin- touche de plus en plus de monde.

Qu’est-ce que la fatigue émotionnelle ? c’est ce détachement émotionnel, cette apathie des sentiments issue d’un trop plein de guerres, catastrophes, scandales, de combats légitimes sur fond de vaste sentiment d’impuissance.

Burnout émotionnel

La notion de fatigue compassionnelle est apparue dans un article de Carla Joinson en 1992 décrivant le burnout émotionnel chez les infirmières soumises à une succession de cas médicaux traumatiques chez des patients auxquels elles s’étaient particulièrement attachées.

Dans les termes du psychologue Charles Figley, la fatigue compassionnelle est : “Un état de fatigue et de dysfonction, biologique, physique et émotionnel lié à une explosion et à un stress compassionnel prolongé.”

Un recul nécessaire

Aujourd’hui, la fatigue compassionnelle sert aussi à désigner ce désespoir apathique provoqué par le cycle de l’information, la récurrence des événements traumatisants et le sentiment -quelque soit son niveau d’implication- de ne faire aucune différence. Une usure désespérée de la compassion en quelque sorte.

Souvent ce mur émotionnel vient s’installer précisément chez les personnes ayant une compassion supérieure à la moyenne.

Parfois, l’apparition de la fatigue compassionnelle est salutaire, elle permet de poser des filtres sur l’actualité abondante, immaîtrisable et interrompue : “Vous n’avez pas à tout savoir”. Elle induit aussi une approche plus mature du monde ‘Vous n’avez pas à vous alarmer de tout”. Une nouvelle distanciation plus humble “. Vous ne pouvez pas sauver tout le monde… »