Umanz Interview : Santiago Lefebvre (ChangeNOW), Optimiste At Scale - Umanz

Umanz Interview : Santiago Lefebvre (ChangeNOW), Optimiste At Scale

 

Depuis trois ans, il offre la plus belle des tribunes aux leaders du changement…

Santiago Lefebvre, 35 ans EM Lyon/Insead est le créateur passionné de la conférence ChangeNOW qui investira le grand palais pendant 3 jours en 2020.

Il a accepté de répondre aux questions de la Umanz Interview :

Umanz- Présentez vous sans utiliser de titre ?

Santiago Lefebvre :J’ai toujours voulu avoir un impact et laisser une empreinte et je suis tout aussi fasciné par les bonnes idées et le business. Petit, j’avais monté un premier business auprès des voisins de mon quartier pour envoyer des lettres à l’émission “Terre Attention Danger”. Plus tard, à 10 ans, fasciné par Jurassic Park et les produits dérivés j’ai fabriqué et commercialisé des faux fossiles et des pattes de Vélociraptor.

Le point de bascule a été l’association que j’ai reprise dans mon village de 3600 habitants : l’AJRA pour l’Animation des Jeunes de la Région d’Angerville. Je me suis retrouvé à 17 ans poussé à renouveler sa vision, sa base de membres… On emmenait des enfants qui n’avaient jamais vu la plage à Deauville, on offrait des cours de Hip Hop ou produisait des spectacles. Une découverte inoubliable du management et de l’événementiel.

Umanz- Que vouliez vous faire quand vous étiez petit ?

Santiago Lefebvre : Tout petit, je voulais être directeur d’animaux…Je ne savais pas comment ça s’appelait. Il n’y avait pas de mot pour directeur de réserve animalière.

Umanz- Qu’est-ce que vos parents vous ont appris ?

Une des premières leçons c’est le goût d’apprendre, pas forcément dans les bouquins mais par l’expérience. Avec cette phrase puissante de ma mère espagnole et serial bénévole : “Apprends tout ce que tu peux, un jour ou l’autre ça te servira”…En fait, on ne sait pas quand on aura des choses importantes à faire ou quand on devra répondre à une situation grâce à ce que l’on a appris un jour, par hasard, des années auparavant..

J’ai aussi appris le goût de l’initiative grâce à mon père artisan électricien. L’importance de faire les choses, qu’il n’y a rien d’acquis et qu’il ne faut rien lâcher.

Les deux m’ont offert la ténacité et la persévérance. Il m’ont aussi donné un côté sans filtre…Ne pas trop jouer des apparences et de la politique…Le sentiment qu’on ne peut rien te reprocher si tu fais les choses comme tu es.

Umanz- Quel est votre meilleur moment professionnel ?

Santiago Lefebvre : Il y a en a deux et ils ne sont jamais arrivés dans une grande boîte….Mes meilleurs souvenirs c’est, quand on a lancé le TEDx de l’Insead et le premier jour du premier ChangeNOW qui a été l’aboutissement d’un parcours semé d’incertitudes mais où la magie a opéré au delà de l’espérance. On sentait l’énergie, visible dans le sourire de tous les speakers….

Umanz- A quoi avez vous renoncé ?

Santiago Lefebvre : Ce que j’ai pu abandonner et ce qui m’a donné la liberté de pensée c’est l’abandon du lien direct salaire/méritocratie… L’oubli de la richesse comme seule valeur ou seul reflet des personnes…Je suis la partie la plus atypique de l’Insead et je me reconnais dans cette phrase de Slimane : “Y’a des destins qui se font et des destins qui ne se font pas mais ça n’enlève rien aux talents de chacun”.

Umanz- Que feriez vous si vous deviez changer de métier ?

Santiago Lefebvre : : S’il fallait se réinventer je ferai un métier manuel, autour de l’agriculture. Je me dis que nourrir les autres, c’est aussi une belle mission.

Umanz- Quelle leçon de vie aimeriez vous transmettre à tes enfants ?

Santiago Lefebvre : Il y une liberté totale dans les choix de chacun. Mais ce que tu choisis de faire, fais le de la meilleure manière possible ! C’est la clé de la passion et de la vocation.

Umanz- Une lecture qui vous a bouleversé ?

Santiago Lefebvre : J’en ai deux : Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, du pur talent et la biographie de Napoléon par Max Gallo.

Umanz- Qu’est ce que vous ne savez pas ?

Santiago Lefebvre : Tout simplement je ne sais pas où je serai dans trois ans.

Umanz- Qu’avez vous appris cette année ?

Santiago Lefebvre : J’ai appris à utiliser mes premières machines de makers. Je peux imprimer toute ma signalétique en 3D ce qui m’a permis de rattraper en dernière minute les erreurs de notre imprimeur lors de la Job Fair de ChangeNOW.

Umanz- Qu’est-ce qui vous inquiète ?

Santiago Lefebvre : : Je suis très difficilement inquiétable. J’adore ce que dit Bruce Lee sur l’eau  “You must be shapeless, formless, like water. When you pour water in a cup, it becomes the cup. When you pour water in a bottle, it becomes the bottle. When you pour water in a teapot, it becomes the teapot. Water can drip and it can crash. Become like water my friend.”

Bien sûr je suis aussi concerné par la marche du monde mais on a pris le parti de le changer et j’ai constaté que l’inquiétude naît souvent de l’inaction

Umanz- Qu’est-ce qui vous rend optimiste ?

Santiago Lefebvre : La foi dans l’humain.

Umanz- Quelle est votre phrase préférée ?

Santiago Lefebvre : La phrase de Steve Jobs : “Stay hungry, stay foolish !

Umanz- Comment voyez vous le futur de l’économie positive ?

Santiago Lefebvre : C’est un moment fascinant pour se poser la question car c’est impossible de savoir. On a le sentiment d’être dans un moment tout à fait unique, un tipping point de la révolution environnementale et sociale avec des mutations énormes….Difficile de savoir comment ça va atterrir.

C’est un mouvement systémique à tous les niveaux : au niveau citoyen et au niveau des entreprises…Au niveau politique, j’ai l’impression qu’il faudra attendre une génération mais elle vient assez vite….J’ai fait le pari de réconcilier ce monde là par le business.

Je constate qu’il y a une grande part de confrontation dans les interrogations actuelles entre les citoyens, les hommes politiques et dans la société en général  et je suis persuadé que l’entreprise et les entrepreneurs permettront que les conversations se fassent.