La certitude absolue est la nouvelle rareté
C’est une idée subtile qui nous vient de Matt Klein : “la rareté de l’attention est un mythe. Ce qui devrait faire l’objet de plus d’attention, c’est notre temps incroyablement rare et sacré.”
La majorité des gens veulent savoir si une série télévisée vaut leur temps avant même de s’engager à regarder le premier épisode. Ce résultat est en hausse par rapport aux années précédentes.”
Il constate ainsi qu’il y a eu une augmentation de +300% des visites sur r/televisionsuggestions sur Redditdepuis 2018. Aujourd’hui, 71% des gens pensent que commencer une nouvelle série télévisée est un « engagement » et 62% parlent même de « relation ».
La conséquence : plus d’un tiers des téléspectateurs attendent désormais la fin d’une saison télévisuelle avant de la commencer afin de savoir si elle en vaudra la peine ou non, et les mentions « Hidden Gem » dans les subreddits de suggestions de séries sont en hausse de +660%, tandis que « Underrated » est en hausse de +205%….
La certitude de satisfaction est la nouvelle rareté.
Vends ton ignorance
Une idée qui nous vient de Richard Saul Wurman après avoir visionné le documentaire sur le designer Charles Eaames : The Architect and the Painter.
Le documentaire évoque le moment où le bureau de Eames a commencé à travailler en étroite collaboration avec IBM sans rien connaître de l’industrie informatique naissante.
“Si vous vendez votre expertise, vous avez un répertoire limité. Si vous vendez votre ignorance, votre répertoire est illimité !”.
Charles Eames vendait son ignorance et son désir d’apprendre sur un sujet, et le chemin qu’il a parcouru pour passer de l’ignorance à la connaissance était son œuvre.
W.W.W comme remède à l’addiction du social media
Et non, on ne parle pas du bon vieux web (qui revient soit-dit-en-passant à vitesse grand V) mais d’une méthode inventée par la journaliste Catherine Price — avec son acronyme W.W.W : what for ? why now ? et what else? (pour quoi faire, pourquoi maintenant, et que puis-je faire d’autre).
Ces simples questions sont une petite écologie de l’esprit et servent à s’interroger chaque fois que l’on s’empare de son téléphone pour tuer le temps.
Pourquoi faire ? Pourquoi maintenant ? Quoi d’autre ?
La loi de la futilité ou l’effet abri à vélo
La loi de la futilité (law of triviality) décrite par C. Northcote Parkinson explique que les personnes au sein d’une organisation accordent couramment ou typiquement une importance disproportionnée aux questions insignifiantes.
Parkinson donne l’exemple d’un comité fictif dont le travail consiste à approuver les plans d’une centrale nucléaire mais qui passe la majorité de son temps à discuter de questions relativement mineures mais simples à envisager, telles que les matériaux à utiliser pour l’abri à vélos du personnel, tout en négligeant le design bien plus complexe de la centrale.
La pertinence de cette loi a été vérifiée dans les développements de logiciels et de nombreux secteurs technologiques. Les termes « effet de l’abri à vélo », « effet cabane à vélo » et « abri à vélo » ont été inventés à partir de l’exemple initial de Parkinson.
Attention aux 275 mots
Pourquoi écoute t-on mal…L’homme parle à un débit moyen de 225 mots par minute mais la capacité d’écoute est 500 mots par minute.
Nous avons donc tendance à combler ce gap de 225 mots en ouvrant une nouvelle conversation avec nous-mêmes.
Concentrez vous sur les 225 mots de votre interlocuteur.
La complexité vend
Un tweet peut être plus éclairant qu’un livre mais les gens payent 20 dollars pour un livre et alors qu’ils ne débourseraient pas un centime pour un millier de tweets remarque Morgan Housel.
Si vous facturez un client pour dix phrases de conseil, il risque de vous quitter dégoûté.
Envoyez lui l’équivalent d’un bottin d’élucubrations compliquées et il vous paiera une fortune et vous référera à ses amis.
Les Rites d’amitiés
Les rites d’amitiés est une idée émise par Emily Lagan professeur de communication au Wheaton College qui note que nous avons souvent ce genre de rites en couple ou dans les familles mais plus rarement en amitié.
Elle suggère des rituels comme des road-trips communs ou des appels le dimanche soir. « Nous n’avons pas l’habitude de magnifier les pratiques de l’amitié« , dit-elle. « Mais elles devraient être similaires à ce que nous faisons pour les autres relations« .
Le complexe de Jonah et la certitude de l’insignifiance
Le célèbre psychologue Abraham Maslow a décrit le complexe (ou syndrome) de Jonah après avoir posé la question suivante à ses étudiants : “Qui d’entre vous dans cette salle pense qu’il atteindra la gloire dans son domaine d’expertise?” et n’avoir vu aucune main se lever…
Il leur aurait rétorqué : “Mais si ce n’est pas l’un d’entre vous, alors qui d’autre ?”
Le complexe de Jonah décrit cette connaissance intime de soi que l’on rencontre souvent chez les personnes humbles et ouvertes au doute. Or, elle est légèrement incapacitante et proche du syndrome de l’imposteur.
À cause du syndrome de Jonah, des gens très doués s’interdisent d’atteindre voire d’aspirer à un certain succès.
Extension du domaine du “Mental Content”
Une idée subtile proposée par Dee Whock qui observe que des 50 dernières années le “contenu mental” inséré au sein des produits et services avait de loin dépassé le contenu physique (ou matériel).
« La valeur du contenu mental d’une micro-puce est énormément plus importante que la valeur du contenu physique. La valeur du contenu mental d’un ordinateur ou d’un smartphone est énormément plus importante que la valeur du contenu physique.” avance t-il.
Il ajoute : « Nous n’avons aucune idée de ce que cela signifie pour l’organisation sociétale ou la relation avec notre environnement à l’avenir, mais il est certain que cela sera énorme. »
Réalité diminuée
La réalité diminuée est une idée détaillée par le Future Institute qui décrit cette tendance comme l’inverse de la réalité augmentée (AR):
“La réalité diminuée (DR) permettra permettra bientôt aux consommateurs d’annuler visuellement et auditivement ce qu’ils veulent – et qui ils veulent – en temps réel.
…Cela signifie qu’à l’avenir, nous aurons des bâtiments antibruit, où les bâtiments eux-mêmes atténuent le bruit de la ville.”
Comme beaucoup de tendances, la réalité diminuée a son propre revers. La tendance à l’isolement et la solitude mentale induite par ces technologies de retrait synthétique.