Robert Kennedy sur le sens, la dignité et le PNB - Umanz

Robert Kennedy sur le sens, la dignité et le PNB

Robert Kennedy sur le sens, la dignité et le PNB

Et c’est l’une des grandes tâches de leadership qui nous incombe cette année, en tant qu’individus et citoyens.  Mais même si nous agissons pour effacer la pauvreté matérielle, il y a une autre tâche plus importante, c’est de faire face à la pauvreté de la satisfaction – du but et de la dignité – qui nous afflige tous.  Trop et trop longtemps, il semble que nous ayons abandonné l’excellence personnelle et les valeurs communautaires dans la simple accumulation de choses matérielles.  Notre produit national brut, aujourd’hui, est de plus de 800 milliards de dollars par an, mais ce produit national brut – si nous jugeons les États-Unis d’Amérique à l’aune de ce chiffre – ce produit national brut compte la pollution de l’air et la publicité pour les cigarettes, et les ambulances pour nettoyer nos routes du carnage.  Il compte les serrures spéciales pour nos portes et les prisons pour les personnes qui les cassent.  Il compte la destruction du séquoia et la perte de nos merveilles naturelles dans un étalement chaotique.  Il compte le napalm et compte les ogives nucléaires et les voitures blindées pour la police afin de combattre les émeutes dans nos villes.  Il compte le fusil de Whitman et le couteau de Speck, et les programmes télévisés qui glorifient la violence pour vendre des jouets à nos enfants.  Pourtant, le produit national brut ne permet pas d’assurer la santé de nos enfants, la qualité de leur éducation ou la joie de leur jeu.  Il n’inclut pas la beauté de notre poésie ou la force de nos mariages, l’intelligence de notre débat public ou l’intégrité de nos fonctionnaires.  Il ne mesure ni notre esprit ni notre courage, ni notre sagesse ni notre savoir, ni notre compassion ni notre dévouement à notre pays, Il mesure tout en somme, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue.  Et il peut tout nous dire sur l’Amérique, sauf pourquoi nous sommes fiers d’être américains.

Robert Kennedy, discours  à l’université du Kansas, le 18  mars 1961