Ambedo
Ambedo est un néologisme de génie issu du Dictionnary of Imaginary Sorrows (qu’est-ce c’est ?) . Un étrange sentiment qu’on a tous ressenti un jour ou l’autre.
L’ambedo décrit « une sorte de transe mélancolique au cours de laquelle vous êtes complètement absorbé par des détails sensoriels vivants – des gouttes de pluie qui tombent sur une fenêtre, de grands arbres penchés par le vent, des nuages de lait qui tourbillonnent dans votre café – ce qui conduit à une prise de conscience de la fragilité obsédante de la vie. Une humeur dont le seul remède connu est la vuvuzela nous explique le Dictionnary of Imaginary Sorrows.
Une place de marché de certitude
De nombreuses études ont démontré un rapport entre l’incertitude et des niveaux élevés de stress. Dans certaines expériences les patients préféraient recevoir plusieurs décharges électriques prévues donc “certaines” plutôt que moins de décharges électriques aléatoires.
Ce constat a donné naissance à beaucoup de fonctionnalités que l’on pourrait nommer « Certitude Ambiante” (ambiant certainty) dans les apps de nos vies quotidiennes (je sais dans combien de temps mon bus arrive, je sais où est le VTC, je sais où est mon colis) offrant un effet induit de réassurance chez les utilisateurs.
L’évolution du contrat de travail psychologique
Une idée développée par Mark Bolino, professeur à l’université d’Oklahoma : « Historiquement, à partir des années 1950, nous avions plutôt un contrat psychologique relationnel, vous vous occupez de l’entreprise et l’entreprise s’occupe de vous. Dans les années 80, on est passé à un contrat psychologique plus transactionnel. Nous veillerons à nos intérêts et vous faites de même.
Aujourd’hui explique Mark Bolino, les employés renégocient les termes du contrat, et les employeurs ne sont pas équipés pour cela. “J’ai le sentiment, de manière anecdotique, que les gens veulent du sens.” conclut-il.
Qui écrira le contrat de travail psychologique du XXIème siècle ?
La meilleure définition de l’empathie
L’écrivain Benjamin Taylor décrit ainsi le regard et l’affection de son ami Philip Roth.
« Philip me faisait sentir que mon meilleur moi était mon vrai moi » […]
« Je pense que c’est ce qui se passe quand une amitié réussit. La personne vous offre les sentiments que vous aimeriez pouvoir vous donner à vous-même et voit la personne que vous souhaitez être dans le monde. »
Dé-commercialisation
Si la commercialisation est la maximisation des gains financiers sur des biens de consommation produits de manière industrielle la dé-commercialisation est un processus inverse par lequel on rend un objet artisanal rare par design le laissant acquérir une histoire propre et légendaire par la seule vertu de sa commercialisation sur les plateformes de reventes d’objets.
Le handpan Panhart un instrument de musique culte dont la production a cessé est typiquement un produit de dé-commercialisation comme sont la plupart des productions de Radiohead et de Tom Yorke. Comme l’explique Sam Valenti : « Dans la musique, deux des plus grandes histoires (une grande et une petite) sont des groupes qui sont devenus ‘moins’ populaires mais qui ont atteint l’immortalité, Radiohead et Talk Talk.”
En ce sens les stratégies de dé-commercialisation sont particulièrement adaptées à la fragmentation des audiences et à l’inversion des valeurs écologiques et générationnelles par rapport à la production de masse.
Écriture et divination même combat
En Chine, les premiers scribes étaient des aussi devins. L’écriture chinoise est née de préoccupations d’ordre divinatoire nous explique Priscilla Long. « Les premiers scribes chinois, qui travaillaient au 14e siècle avant notre ère, étaient des maîtres devins. Pour pratiquer la divination, ils appliquaient un tison chaud sur des os de bovins ou sur des carapaces de tortue. La chaleur faisait craquer les os, et les scribes lisaient les lignes de craquelure en réponse aux questions posées ».
Naomi Clark et le “Fantasy of Labor”
Le design est une exploration de ce que signifie être humain. Le design crée du sens.
Naomi Clark et Eric Zimmerman définissent deux catégories de jeux classiques : le jeu de hasard (la loterie) ou le jeu d’habileté (les fléchettes) mais ils ont aussi identifié une troisième catégorie le Fantasy of Labor ou fantasme du travail présente dans les nouvelles générations de jeux vidéo..
Les deux premières catégories obéissent à une promesse : “Si tu as de la chance tu aura du succès” et “si tu es habile tu auras du succès”
Le Fantasy Labor, apparu récemment dans les jeux, obéit à une troisième injonction “travaille dur et tu réussiras”. Il se traduit par le temps long et la longueur des épreuves ou niveaux pour acquérir un équipement supérieur. Les Sims sont typiquement des jeux de Fantasy labor un concept plus tard étendu aux jeux sociaux type Farmville de Zynga où vous pouvez laisser le temps travailler pour vous et où votre récolte pousse même quand vous êtes loin de l’écran.
“Les jeux existent au niveau du désir non pas parce qu’ils satisfont le désir mais parce qu’ils le frustrent. Ils ajoutent de la friction” précise Eric Zimmerman.
La force et l’insight du Fantasy of Labor est que, contrairement aux deux précédentes promesses, la récompense est intrinsèque autant qu’extrinsèque et surtout beaucoup plus égalitaire (donc accessible).
Le fantasme premier et hautement addictif du fantasy labor est : “tu peux y arriver”.
Mais là où la magie (ou le piège) du Fantasy of Labor fonctionne à plein, c’est que le travail dans les jeux digitaux constitue un pur fantasme car il est miraculeusement préservé des réalités du travail de la vie réelle (différence d’argent, de talent, d’éducation, de classe sociale).
C’est ce “Fantasy of Labor” qui est à l’œuvre dans le Meme Investing comme dans les jeux “Pay to earn” associés à de l’argent réel et c’est ce qui le rend d’autant plus addictif.
Les absurdes bonnes nouvelles ou les expériences de crête
Il existe de petits moments rares qui peuvent être aussi des moments de catharsis et de révélation. Gary Lachman les décrit non pas comme des expériences artificielles et suscitées par la recherche d’adrénaline. Non, selon lui, ce type de mini-réalisations ne peut être “ni produit, ni induit.” Il décrit ces expériences de crêtes comme très éloignées de ce que les gens recherchent en escaladant l’Himalaya, en prenant de l’ecstasy ou traversant l’Atlantique à la rame.
Les expériences de crête arrivent pour lui dans la simplicité du quotidien et deviennent de douces décharges de sens. Il cite l’exemple de cette femme qui contemplant le désordre de son appartement après une soirée transforme instantanément sa pensée passant d’un “dire qu’il va falloir tout ranger” à un “quelle fête mémorable” accédant instantanément à une fonction transcendante dans son quotidien.
Gary Lachman voit dans ces petites « Peak Experiences » une réserve de sens à laquelle nous pouvons accéder à tout moment, que nous ne savons pas utiliser mais qui nous donne une énergie incroyable. Ce que G.K. chesterton appelait “les absurdes bonnes nouvelles”.
Intimité 1 – Intimité 2
L’idée des deux niveaux d’intimité est qu’il y aurait une première intimité qui serait faite d’échanges. Dans le couple de l’intimité 1 on accorde du temps et du soin à ce qui plaît à l’autre sous forme de concessions.
Mais il existe second niveau d’intimité, l’intimité 2 ou non seulement on échange les concessions de l’intimité 1 mais on partage une activité commune ou une passion commune.
En ce sens Intimité 1 = échange
alors que l’ Intimité 2 = échange + partage