S’il y a une question insondable sur laquelle butent constamment les religions et les philosophes c’est celle de la bonté de l’homme.
Collectivement l’homme est en effet capable du pire mais aussi du meilleur. Des plus belles innovations comme des pires massacres. Des plus beau progrès comme des pires régressions… Au delà de ce constat quels sont les effets de l’évolution et les progrès de la civilisation sur la nature humaine ?
Dans son dernier ouvrage “The Goodness Paradox” , Richard Wrangham, primatologue, explique que la violence et la vertu cohabitent chez chacun d’entre nous. Selon lui, tout est question d’échelle morale.
Notre docilité et notre générosité n’est pas une condition initiale corrompue par le “mal” comme le pensent les religieux ou “la société” comme le prétendent les idéologues. Il y a en fait une sortie par le haut de l’éternel conflit entre les partisans de Hobbes et de Rousseau explique Richard Wrangham qui a passé une partie de sa vie à étudier les comportements collaboratifs et agressifs présents chez des espèces aussi différentes que les chimpanzés et les bonobos mais aussi l’étrange domestication au fil des siècles d’une lignée de renards en Russie.
Chimpanzés à l’extérieurs, Bonobos entre nous
Selon lui le différentiel de comportement entre ces deux espèces tiendrait à l’utilité du comportement face aux ressources disponibles et face aux espèces concurrentes. En bref, nous nous comportons souvent agressivement comme les chimpanzés vis à vis de l’extérieur mais aussi comme des Bonobos, pacifiquement, dans nos groupes restreints. Des réactions différenciées fruits de l’évolution il y a plus d’un million d’années qui offrent des clés de compréhensions utiles à nos comportements sociaux.
L’homme une espèce en voie de domestication
L’autre enseignement de Richard Wrangham – qui a étudié la différence entre les loups et les chiens mais aussi la construction de la conformité – est que l’évolution vers des espèces pacifiques serait liée à une mutation permise par des changements progressifs de la crête neurale face à des stimulis (ou l’absence de stimulis) liés à la peur ou à la violence.
En bref pour le Primatologue, nous sommes en voie de domestication et les possibilités d’une société moins violente et plus pacifique, moins prompte à l’agression dite “réactive” sont réelles.
Ce n’est qu’une question d’évolution…
Et de temps…