Cécile Colonna d’Istria est la fondatrice de PRODURABLE un salon dédié aux acteurs et solutions de l’économie durable ouvert en 2008 et qui fêtera cette année sa 13ème édition.
[MAJ du 31 Mars 2019 : Le Salon Produrable est reporté au 7 et 8 septembre 2020]
Cette année PRODURABLE, augmenté de la marque NewWork attend plus de 9000 visiteurs.
Umanz- Quelles sont les convictions qui ont donné naissance à PRODURABLE?
Cécile Colonna d’Istria : J’étais organisatrice de salons professionnels depuis 15 ans. Un jour un ami m’a présenté l’un de ses amis dans les RH. Un professionnel du recrutement qui m’a longuement parlé de l’essor du développement durable. Je me suis littéralement passionnée pour le sujet. J’ai fait une veille constante et j’ai tout noté. Je me suis acclimatée au sujet puis je suis allée voir mes boss pour monter un projet. Ils ne m’ont pas suivie alors je suis partie sans rien, à presque 48 ans, pour monter PRODURABLE tout en me battant contre un cancer du sein…
Quand j’y repense, il fallait être vraiment inconsciente…Mais en fait, J’avais toujours eu envie d’entreprendre. J’aime le risque, j’aime anticiper. Les choses trop faciles m’ennuient.
Umanz- Quelles tendances voyez vous se dessiner dans l’économie positive ?
Petit préalable, on voit un peu ce qu’on aime et ce que l’on voudrait voir advenir. Je vois un raz de marée de changements chez les consommateurs qui poussent les entreprises à changer leur façon de produire et de distribuer.
Je vois aussi un conflit entre deux mondes, deux antagonismes. Un monde de capitalisme débridé et prédateur qui ravage la terre et les hommes sur son passage et un monde opposé décroissant et issu de la collapsologie et qui revendique un retour en arrière. Or, Je ne suis pas sûre que le monde soit prêt à celà.
Dans un siècle il va falloir nourrir, et transporter 2 milliards d’hommes en plus. Alors, comment faire ? Je pense qu’il y a un juste milieu et c’est ce que j’ai défini comme fil rouge pour l’édition 2020 de PRODURABLE : un état de prospérité conditionnelle, sobre et solidaire dans lequel on a ce dont on a besoin et où l’on ne veut pas toujours plus.
La sobriété et la solidarité sont les deux conditions de cette croissance raisonnée. Elles sont indispensables.
Umanz – En 2020 vous prolongez le programme NewWork dédié au travail pourquoi ce thème ?
Chez PRODURABLE on n’a jamais dissocié les enjeux environnementaux des enjeux sociaux de la RSE ou des questions de gouvernance.
Ma vision est que nous entrons dans une vraie nouvelle économie. Il y a une transition à l’oeuvre dans le monde du travail et l’idée derrière New Work est de donner corps à cette révolution. Nous nous situons à la conjonction de trois facteurs clés : la déferlante du numérique, l’arrivée des millenials sur le marché et une forte aspiration aux innovation sociales.
Dans le cadre de NewWork nous abordons la disparition de la notion de carrière, le désenchantement de certaines formes d’entreprise qui ont cessé de faire rêver la jeunesse mais aussi le boom des “solo polyvalents”, des startups, des tiers lieux et du co-working.
Nous n’en sommes qu’au début. Il y a tout un pan de l’économie à transformer en éco-industrie et en éco services.