C’est arrivé comme ça…Une phrase a fait tilt l’autre jour, une phrase de Tom Goodwin de Zenith,
Elle disait ceci :
The very very very best people I know are pretty much impossible to find the right job for.
They are way too expansive and wide for any role.— Tom Goodwin (@tomfgoodwin) 13 février 2018
Et elle a ouvert chez moi, les portes de la colère, à deux battants.
J’avais autour de moi des amis prodigieux, des premiers ministres, des capitaines d’industrie, des moguls des médias, des doers absolus, des êtres fiers et passionnés qui n’ont jamais compté leurs heures, leurs efforts, leurs idées, leurs talents.
Plus tard j’ai managé le même type de personnes, des diamants bruts qui ne demandaient qu’à grandir pourvu qu’on nourisse leur talent et leur énergie insatiable.
On a tous connu ces personnalités “Bigger than life”.
Et ce qui a du arriver arriva, ils ont tous eu des débuts de carrière splendides quels que soient les environnements, les pays, les sociétés et puis un jour, insidieusement, ça s’est grippé….Et ce n’est pas une question d’âge, le mal est plus profond.
Les process, le reporting, la politique, la peur, l’idolâtrie du statu quo, le conformisme, le culte de l’hyper court terme tactique, pire…La fin de la confiance… Tout d’un coup ces mavericks étaient devenus des parias, ils ne rentraient pas dans les petites cases, les micro-fonctions et les micro-tâches sans âmes. Lentement, même au Comex ils sont devenus des cadres supérieurs sans responsabilités accrochés à une chaise devenue une chaise de bébé. L’époque du “Trust & Get out of the way” était révolue.
Il y avait deux solutions fuir où se battre. Certains ont choisi de fuir et de se battre ils sont devenus entrepreneurs mais tous ne le voulaient pas, ne le pouvaient pas. Le beau rêve de la Startup Nation n’est malheureusement pas pour tout le monde. Ceux qui sont restés et se sont battus ont lentement été digérés, phagocytés par le long intestin corporate qui les as laissés souvents blessés et vides de sens. D’autres ont fui et choisit sciemment une vie non économique en marge du système qui les avait nourri, ils assument dignement leurs nouvelles difficultés économiques et portent différemment leur grand talent autour d’eux.
Chérie j’ai rétréci les jobs
Il faudra un jour se demander pourquoi on a lyophilisé toute une génération de talents et par quels process on a pu créer des jobs aussi rétrécis, des fonctions aussi minuscules, parfois inexplicables en externe…Comment on a paralysé une génération de passionnés pour qui la longueur d’un chèque n’a jamais, jamais, pu se substituer au bonheur de faire.
Mes amis restent grands, les talents se renouvellent. Repensez les jobs à leur mesure.
Quite a lot of jobs people get to be promoted up to are basically “global head of conference calls”
— Tom Goodwin (@tomfgoodwin) 3 mai 2018
Patrick Kervern @pkervern