C’était une présence constante, des bruits, des disputes, des “quand est-ce qu’on arrive ?”, des “rends lui son livre”, des “Il reste des gateaux ?” des “Tom a encore renversé l’eau”.
Il y avait des rires toujours, des pleurs parfois, des cris souvent, la banquette arrière n’était jamais calme.
Même séparés par des sacs, les disputes étaient fréquentes, les siestes légères, il y avait une barre d’enfant, des boules de vie. C’était le bonheur sur la banquette arrière.
C’était aussi le refuge improbable de papiers de bonbons, de matières indéfinissables collant aux poignées de portes, de foin du cochon d’inde, de BD déchirées et surtout des miettes, des miettes et des miettes.
La banquette arrière a trois vies, le siège bébé, le rehausseur, puis plus de rehausseur…Et puis un jour, vous vous retournez et Il n’y a plus personne sur la banquette arrière.
Ce jour là vous vous rendez compte que vous remplaceriez sans aucun état d’âme votre nouvelle banquette arrière rutilante et aseptisée qui sent désespérément le vide et la voiture neuve contre tous les bonbons écrasés, les grappes de rires, les cris et les miettes…
Les miettes de bonheur de la banquette arrière…