C’était distrayant la passion. On souffrait, on espérait, on redoutait un tas de choses idiotes, on était triste, on était gai, on sautait de joie quand un projet réussissait. Et les chagrins d’amours ! Était-ce gentil, les chagrins d’amour ! On était malheureux comme des pierres pendant quinze jours, endolori pendant trois mois et l’on gardait dans le cœur une nostalgie qu’on savourait comme un gâteau.
Jean Dutourd, Journal Intime d’un mort