L’Hyperphysicalité : pour un design post-pandémique - Umanz

L’Hyperphysicalité : pour un design post-pandémique

L’Hyperphysicalité : pour un design post-pandémique

“Je crois que le design peut nous permettre de sortir de nous mêmes”

L’Hyperphysicalité, une notion empruntée à la danse, est un concept porté aujourd’hui par Thomas Heatherwick, célèbre architecte-designer du Vessel ou de la chaise Spun  et  lauréat du Mc Derwott Award au MIT.

A une époque d’isolement digital croissant, il cherche à redonner une vie supérieure aux objets, une sur-propriété physique en quelque sorte pour faciliter le contact et l’art d’être ensemble dans les espaces communs.

L’hyperphysicalité vise à sortir de l’aspect purement utilitaire des bâtiments (hopitaux, services municipaux) pour créer un environnement générateur de joie, de partage et de connexion. Dans son studio qui réunit aujourd’hui plus de 200 personnes, Thomas Heatherwick revendique une architecture émotionnelle.

Comment nous sortir de nos cocons virtuels ?

Dans les termes de Thomas Heatherwick :  “La nouveauté post covid est que si vous devez quitter votre domicile, le monde physique -en dehors de la vie publique- doit être vraiment conscient de la façon dont il va se connecter avec vos sentiments et vos émotions parce qu’il n’est plus cette chose automatique avec laquelle vous devez vous engager autant que vous le faisiez dans le passé.”

Au MIT, Thomas Heatherwick souhaite réunir designers et informaticiens pour inventer les objets de demain destinés à intensifier “l’hyperphysicalité”,  le sentiment d’être ensemble dans les lieux publics, les magasins ou les espaces culturels.

“Vous ne pouvez pas vous rendre dans un lieu s’il ne vous connecte pas à votre humanité” précise Thomas Heatherwick.

Mais l’hyperphysicalité n’est pas une proximité excessive. Au MIT les étudiants qui suivent le cours de Thomas Heatherwick,  sont tenus d’inventer de nouvelles manières d’utiliser la lumière, le son, le toucher, l’odeur, l’orientation ou le mouvement pour faire tomber la distance ou oublier la froideur des interfaces digitales.

Ils suivent en cela les intuitions incarnées par des startups “haptiques” telles que Camar, VRgluv, Consequential Robotics, Dot Incorporation ou Psyonic. 

Au MIT l’hyperphysicalité a constitué un défi de taille puisque -Covid oblige – les cours se sont tenus à distance. Mais les étudiants ont tenu le pari : parmi les objets inventés par la promotion 2021 de Thomas Heatherwick on trouve une surface tactile pour les calls vidéos, un savon sculpté pour les gestes barrières destiné à provoquer une danse des mains, ou encore des meubles tactiles modulables en forme d’origami.