Je m’appelle Pierre P. j’ai quitté une grande société Technologique où j’étais VP partnership il y a un an et demi, j’y ai laissé de grands souvenirs, quelques amis, une belle énergie, sept années d’une aventure formidable, de nombreux voyages et départs matinaux.
Je serai à jamais redevable à cette grande société. J’y ai aussi trouvé mon coeur, la femme qui partage ma vie. Je suis parti célébré et admiré, deux smart speakers en cadeau et des petits mots bouleversants, parfois inattendus.
Mon épouse et quelques rares amis m’ont confié ce qu’il s’est passé après à l’intérieur dans les 6 mois qui ont suivi cette fête mémorable…”Tu vas trop nous manquer”…”Hé Pierre, on reste en contact ?”…”Bien sur !”.
Les fidélités qui font Pschitt
Deux semaines après les choses ont changé. Le temps efface en un clin d’oeil les légitimités. Les premières inflexions.sont venues de deux membres de mon équipe dont j’avais défendu il y a 3 mois les promotions. Ça commence généralement par des petites phrases comme :
“Je l’ai dit cent fois à Pierre mais il ne voulait pas entendre”
“C’est Pierre qui avait décidé ça”
“Heureusement qu’on était là parce l’année dernière, Pierre, c’était plus du tout ça”
Etc…etc..L’oubli, les compliments, les “tu es mon mentor”, les “Geniaaal !!!!” sont si vite oubliés quand les toutes petites couvertures se tirent vers soi.
Le contraire de la lâcheté
Mais le tableau n’est pas totalement juste car de très rares personnes résistantes au grè des vents et à la fameuse peer pressure m’ont défendu. Des défenses parfois solides venues de personnes qui n’étaient pas forcément du premier cercle. Dans chaque entreprise il reste des gens solides, des piliers moraux qui font tenir le reste.
L’ingratitude fait partie du package de départ…On apprend à chaque âge même à 40 ans. J’ai gagné quelques amis plus solides.
J’ai compris que le courage n’est pas soluble chez tous les restants….
J’ai constaté la triste vérité d’un phrase d’un célèbre activiste américain Jim Hightower “Le contraire de la lâcheté n’est pas le courage, c’est la conformité, même un poisson mort peut suivre le courant”.
J’ai une prudence nouvelle sur les gens.