Résoudre VS Affronter
Scott Samuelson auteur d’un livre philosophique sur la souffrance pose le dilemme suivant :
“Les êtres humains ont toujours été confrontés à un choix entre résoudre la souffrance ou y faire face, réparer ou endurer. Et cela d’autant plus que la technologie s’est améliorée.
L’impulsion est de réparer. Comme réparer la maladie, résoudre la pauvreté, résoudre la maladie, résoudre le problème. Le côté positif est que nous devons à cette philosophie tous les progrès technologiques et ceux de la médecine moderne mais souligne Scott Samuelson plus nous réparons, “plus la capacité à faire face à la souffrance s’atrophie.”
Nos petits malentendus avec le réel
Nous avons parfois de drôles de manières de filtrer le réel en le voilant de délicats mensonges qui servent à masquer ses vérités inéluctables.
Un étrange mécanisme que décrit Fernando Pessoa dans son magnifique livre de l’intranquillité :
“Nous attribuons généralement à nos idées sur l’inconnu la couleur de nos conceptions sur le connu: si nous appelons la mort un sommeil, c’est qu’elle ressemble, du dehors, à un sommeil; si nous appelons la mort une vie nouvelle, c’est qu’elle paraît être une chose différente de la vie.
C’est par le jeu de ces petits malentendus avec le réel que nous construisons nos croyances, nos espoirs — et nous vivons de croûtes de pain baptisées gâteaux, comme font les enfants pauvres qui jouent à être heureux.”
Espérer vaguement, redouter précisément
L’une des caractéristiques étranges de la vie humaine est d’être très précise dans ses craintes mais floue dans ses espoirs. Un peu comme si l’on sollicitait le muscle de la peur au détriment de l’autre.
C’est le constat poétique et profondément humain de Paul Valéry :
« L’orage vient de finir, et cependant nous sommes inquiets, anxieux, comme si l’orage allait éclater. Presque toutes les choses humaines demeurent dans une terrible incertitude. Nous considérons ce qui a disparu, nous sommes presque détruits par ce qui est détruit ; nous ne savons pas ce qui va naître, et nous pouvons raisonnablement le craindre. Nous espérons vaguement, nous redoutons précisément ; nos craintes sont infiniment plus précises que nos espérances ; nous confessons que la douceur de vivre est derrière nous, que l’abondance est derrière nous, mais le doute et le désarroi avec nous.
Il n’y a pas de tête pensante si sagace, si instruite qu’on la suppose, qui puisse se flatter de dominer ce malaise, d’échapper à cette impression de ténèbres, de mesurer la durée probable de cette période de troubles dans les échanges vitaux de l’humanité…”
Paul Valery
(conférence donnée à l’Université de Zurich le 15 novembre 1922.)
Éliminer les “après”
Éliminer les après est une puissante exhortation de Boucar Diouf à vivre l’instant présent, agir maintenant et ne pas remettre au lendemain.
Voici ce qu’il en dit.
“Et malgré tout, il nous faut continuer de profiter avec sérénité de ce temps qui nous reste. Essayons d’éliminer les « après » …
je le fais après …
je dirai après …
J’y penserai après …
On laisse tout pour plus tard comme si « après » était à nous.
Car ce qu’on ne comprend pas, c’est que :
après, le café se refroidit …
après, les priorités changent …
après, le charme est rompu …
après, la santé passe …
après, les enfants grandissent …
après, les parents vieillissent …
après, les promesses sont oubliées …
après, le jour devient la nuit …
après, la vie se termine …
Et après c’est souvent trop tard….
Alors… Ne laissons rien pour plus tard…
Car en attendant toujours à plus tard, nous pouvons perdre les meilleurs moments,
les meilleures expériences,
les meilleurs amis,
la meilleure famille…
Le jour est aujourd’hui… L’instant est maintenant…
Nous ne sommes plus à l’âge où nous pouvons nous permettre de reporter à demain ce qui doit être fait tout de suite.
Alors voyons si vous aurez le temps de lire ce message et ensuite de le partager.
Ou alors vous le laisserez peut-être pour… « plus tard »…
Et vous ne le partagerez « jamais » …
Boucar Diouf
Il n’ y a pas de cicatrices de bonheur
On l’aura compris, l’esprit humain dans sa configuration de base a du mal à peser, hiérarchiser et équilibrer les évènements d’une vie.
C’est aussi ce que remarque Chuck Palahniuk à propos des introuvables cicatrices de bonheur :
« Il est si difficile d’oublier la douleur, mais il est encore plus difficile de se souvenir de la douceur.
Nous n’avons pas de cicatrice à montrer pour le bonheur. Nous apprenons si peu de la paix. »
Chuck Palahniuk