Lorsqu’on me demande pourquoi j’écris Umanz, je réponds : j’écris à Ceux qui.
– Ceux qui ?
– Oui, Ceux qui. J’écris…
À ceux qui doutent
À ceux qui choisissent les mots à ne pas dire
À ceux qui sont un peu bancals un peu bizarres
À ceux qui lisent et ceux qui écrivent
À ceux qui posent des questions
Aux curieux
À ceux qui savent gagner et à ceux qui savent perdre
À ceux qui vivent et à ceux qui luttent
À ceux qui aiment l’inutile
À ceux qui pleurent
À ceux qui tentent chaque jour de ne pas être que performatifs
Aux collectionneurs de nuances
À ceux qui soignent leurs rêves
À ceux qui n’ont pas éteint l’enfant en eux
À ceux qui savent encore produire du silence
À ceux qui ont une vie de l’esprit
À ceux qui savent qu’être est plus difficile qu’avoir
À ceux qui ont fait que j’ai le goût de l’amour sur la langue
Aux espadons dans les baignoires
À ceux que leurs pertes ont construit
À ceux qui parlent des yeux
À ceux qui gardent la tête héroïque
À ceux qui s’émerveillent. Toujours.
À ceux qui malgré tout, continuent à opérer
À ceux qui ont gardé leur âme en vie
Et merci à Souchon, Giono, Merini, Melville, Hugo, Camus, Saint-Exupéry, Bobin, Singer, Rilke, Woolf, Brel, Delerm, Fauve, Larcenet et tant d’autres…