La fin du "commitment" - Umanz

La fin du « commitment »

Un nouveau phénomène m’a harponné récemment l’impossibilité ou la difficulté croissante de mes enfants et de leurs amis à fixer un rendez vous, une échéance ou une sortie fixe et de s’y tenir.

J’assiste amusé parfois, médusé souvent  et à distance à de multiples réajustements mobiles pour voir finalement le plan ou la sortie s’étioler doucement et déboucher sur une annulation soft :  “Bah c’est mort hein ?” et un nouvelle planification tout aussi hypothétique. J’appelle ce phénomène la fin du commitment.

So call me maybe…

Mais, autour de moi, la fin du commitment ne touche pas seulement les ados instagrammisés mais toute la population : il y a le ghosting dans le recrutement pratiqué par 30% des candidats, le “No show” qui affecte les restaurants (à 20% en moyenne), les events (à 30%), les docteurs (jusqu’à 30% également).

Tout est optionable

Pourquoi ce grand désengagement. D’abord il y a cette quête effrénée du FOMO (Fear of Missing Out) à l’ère de l’hyperchoix qui nous pousse à constamment optionner, sur fond d’usage mobile, nos rendez vous, plans, sorties, soirées où la gen Z ne reste en moyenne que 97 minutes…On a ainsi vu les cas les plus aigus de malades du FOMO triple booker des rendez vous ou des soirées….Car le désengagement généralisé prend souvent sa source dans la peur et les déceptions successives.

Car la fin du commitment et ce qu’elle révèle du désengagement, des engagements en mousse ou des promesses synthétiques est aussi le reflet d’un monde, où l’angoisse de l’hyperchoix domine, où tout est optionable, arbitrable, ou swipable à droite ou à gauche.

La tinderisation de tout….

Patrick Kervern @pkervern